L’horlogerie, une spécialité reconnue de l’Arc jurassien 

décembre 2020

L’industrie horlogère de l’Arc jurassien emploie 31 400 personnes, dont une forte majorité dans des établissements du côté suisse de la frontière. Les agglomérations frontalières du Locle, de La Chaux-de-Fonds et de la Vallée de Joux sont les principaux pôles de l’horlogerie. Elles polarisent des flux importants de frontaliers travaillant dans ce secteur et qui en occupent un emploi sur trois en 2017. Lié à une industrie fortement exportatrice, l’emploi horloger croît moins vite que l’emploi total. Néanmoins, contrairement au reste de l’industrie, le nombre d’emplois dans l’horlogerie est en augmentation, principalement en Suisse et au sein des établissements de grande taille.
Les établissements horlogers de l’Arc jurassien suisse ont exporté pour 9 milliards de francs suisses en 2019, mais sont soumis aux rudes conséquences économiques liées à la crise sanitaire de la Covid-19. L’Arc jurassien dans son ensemble reste l’un des principaux pôles mondiaux de l’horlogerie, que ce soit au niveau historique, patrimonial ou des savoir-faire.

Sommaire

  • Une forte concentration de l’horlogerie dans le versant suisse

  • Des métropoles horlogères labellisées Unesco

  • L’horlogerie fournit 20 % des emplois industriels de l’Arc jurassien

  • Un frontalier sur trois est actif dans l’horlogerie

  • Une forte densité de petits établissements horlogers

  • Un nombre d’établissements en baisse de part et d’autre de la frontière mais des emplois en hausse côté Suisse

  • Une large gamme de formations autour des métiers de l’horlogerie

  • Sources

 

Une forte concentration de l’horlogerie dans le versant suisse de l’Arc jurassien

Le secteur de l’industrie horlogère de l’Arc jurassien comprend la fabrication de montres, d’horloges et de mouvements d’horlogerie. Il compte 31 400 emplois à la fin 2017; son poids dans l’emploi total s’élève à  3,7 %, davantage côté suisse ( 5,3 % ) que français ( 0,3 % ).
Dans l’Arc jurassien suisse, le tissu horloger emploie près de 30 500 personnes, soit 97 % des effectifs de l’horlogerie de l’Arc jurassien en 2017. C’est aussi 62 % des emplois et près de deux tiers des établissements nationaux de l’horlogerie. Ces derniers sont en majorité implantés dans les cantons de Neuchâtel ( 47 % ) et du Jura ( 21 % ). L’Arc jurassien français comptabilise quant à lui 870 emplois, soit 58 % des emplois de l’horlogerie française.
Avec 21 300 emplois, les quatre territoires de coopération concentrent 68 % des emplois de l’horlogerie au sein de l’Arc jurassien ( contre 39 % dans l’emploi total ). La moitié de ces emplois sont localisés dans celui du « Parcs du Doubs et Agglomération urbaine du Doubs ( AUD ) ». Un salarié sur cinq y travaille dans l’horlogerie sur ce territoire. 

Part de l’industrie horlogère dans l'emploi industriel en 2017

L’horlogerie fournit 20% des emplois industriels de l’Arc jurassien

Des métropoles horlogères labellisées Unesco

En Suisse, le massif du Jura demeure un axe central pour les implantations d’entreprises horlogères. Elles sont particulièrement concentrées sur l’axe Jura - Nord vaudois, principalement dans la Vallée de Joux ; à La Chaux - de - Fonds  et au sud du canton du Jura, vers Bienne. Des grandes marques de l’horlogerie suisse et mondiale sont implantées dans ces pôles d’emploi horlogers majeurs. À elles seules, les villes de La Chaux - de - Fonds et du Locle regroupent 30 % des emplois horlogers de l’Arc jurassien suisse. Ces deux villes sont d’ailleurs inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco et reconnues mondialement pour leur urbanisme horloger. 

Un emploi industriel sur trois dans l’Arc jurassien suisse

L’Arc jurassien conserve un caractère industriel prononcé, ses deux versants restant davantage tournés vers l’industrie que leur moyenne nationale respective. L’horlogerie a une place très importante dans l’industrie de cette région, elle regroupe 20 % des emplois industriels de l’Arc jurassien en 2017.
Sur le versant suisse, près d’un emploi industriel sur trois est occupé dans la production de produits horlogers ( cinq fois plus élevée qu’au niveau national ). Cette forte présence de l’horlogerie au sein de l’industrie est encore plus marquée dans les cantons de Neuchâtel ( 45 % des emplois industriels ) et du Jura ( 42 % des emplois industriels ). 
Avec moins d’un millier d’emplois, l’industrie horlogère pèse très peu dans le secteur industriel de l’Arc jurassien français. La part de l’emploi horloger dans l’industrie n’est que de 1,5 %. L’horlogerie n’est présente que dans les territoires « Parcs du Doubs et Agglomération urbaine du Doubs » et « Aire de proximité Mont d’Or - Chasseron » où elle représente respectivement 10 % et un peu plus de 3 % des emplois de l’industrie.

Une forte spécialisation horlogère dans le Parcs du Doubs-AUD
une particularité industrielle de l’Arc jurassien suisse

Un frontalier sur trois est actif dans l’horlogerie 

Parmi les 33 000 frontaliers français, 11 180 travaillent dans le secteur de l’horlogerie suisse, soit un frontalier sur trois. Ils représentent, au recensement de 2017, l’essentiel des 12 850 actifs occupés de l’Arc jurassien français déclarant travailler dans l’horlogerie. Au niveau local, cette spécialisation des résidents dans les métiers de l’horlogerie peut dépasser un actif sur quatre au plus près de la frontière, en face des pôles d’emploi horloger suisses.
Le secteur de l’horlogerie est ainsi surreprésenté parmi les frontaliers dans deux territoires. Le territoire « Parcs du Doubs et Agglomération urbaine du Doubs » abrite 5 220 frontaliers travaillant dans l’horlogerie, soit près de 47 % des frontaliers de l’horlogerie de l’Arc jurassien, en association avec le pôle d’emploi horloger de La Chaux - de-Fonds et du Locle. Vient ensuite le « Haut-Jura franco-suisse - Vallée de Joux » avec 1 560 frontaliers dans l’horlogerie sur les 3 900 frontaliers que compte le territoire, en association avec le pôle d’emploi horloger de la Vallée de Joux.
Dans ces deux territoires, les frontaliers de l’horlogerie représentent quatre trajets pendulaires sur dix alors que cette part est inférieure à un sur cinq dans « l’Aire de proximité Mont d’Or - Chasseron » et moins d’un sur trois dans « l’Aire de rayonnement » de l’Arc jurassien français et le « Nord Franche -Comté – Canton du Jura ».
Signe d’une activité bien ancrée au cœur géographique du territoire de l’Arc jurassien transfrontalier, les déplacements de la partie française vers la partie suisse des frontaliers actifs dans l’horlogerie se font davantage au sein d’un même territoire de coopération. A l’exception de « Aire de proximité Mont d’Or - Chasseron » dont 69 % de ses frontaliers de l’horlogerie exercent dans la partie suisse du territoire voisin du « Haut Jura franco-suisse – Vallée de Joux ».
Sur l’ensemble des frontaliers français travaillant dans l’horlogerie en Suisse, 5 180 travaillent en dehors de l’Arc jurassien suisse, mais y représentent moins de 4 % des frontaliers, ce qui souligne la forte spécificité horlogère de l’Arc jurassien. La main d’œuvre française de l’Arc jurassien suisse, provient en grande majorité de la partie française de l’Arc jurassien puisque seulement 700 frontaliers résident ailleurs en France.


Le profil des frontaliers de l’horlogerie

En dix ans, ce sont 4 880 frontaliers supplémentaires qui sont actifs dans l’horlogerie de l’Arc jurassien suisse, soit une augmentation de + 77 %, bien supérieure à la hausse dans les autres secteurs ( + 45 % ). 
Le profil des frontaliers allant travailler dans l’horlogerie suisse et celui des actifs travaillant dans l’horlogerie française ont des caractéristiques comparables : la majorité sont ouvriers ( 69 % ) et 17 % relèvent de professions intermédiaires. La proportion de femmes parmi les frontaliers de l’horlogerie est moins marquée ( 42 % ) que dans l’horlogerie côté français ( 47 % ). Les femmes sont cependant davantage présentes que chez les frontaliers exerçant dans d’autres secteurs, 35 %.
Parmi les personnes exerçant dans l’horlogerie, les frontaliers, avec un âge médian de 40 ans, sont plus jeunes que les non frontaliers, mais ils sont un peu plus âgés que les frontaliers travaillant dans les autres secteurs ( âge médian de 37 ans ).
Les frontaliers exerçant dans l’horlogerie se déplacent principalement en voiture ( 96 % ) pour travailler de l’autre côté de la frontière.

 

Les flux frontaliers horlogers, essentiellement des flux de proximité
Secteurs d'activités des frontaliers

Une forte densité de petits établissements horlogers

L’horlogerie compte 614 établissements, dont 95 % de ceux-ci sont localisés du côté suisse de l’Arc jurassien. Le territoire du « Parcs du Doubs et Agglomération urbaine du Doubs » en concentre 42 % alors que 30 % sont localisés en dehors des territoires de coopération. 
De part et d’autre de la frontière, l’industrie horlogère est marquée par une forte présence de petites structures. Un établissement sur deux compte moins de 10 salariés. Près de quatre sur cinq emploient moins de 50 personnes et 18 % ont entre 50 et 249 salariés. Les plus grands établissements, ceux ayant plus de 250 collaborateurs, sont au nombre de 26 et sont tous situés en Suisse. 
L’Arc jurassien français abrite 26 % des établissements français de fabrication horlogère, situés surtout dans le département du Doubs. Ce sont essentiellement des sous-traitants des grandes manufactures du luxe de l’horlogerie suisse, un grand nombre d’entreprises horlogères s’étant spécialisé dans la fabrication de composants pour l’horlogerie suisse. Elles sont de petite taille : 45 % d’entre elles ont moins de 10 salariés et 81 % ont moins de 50 salariés. Seulement 6 d’entre elles comptent de 50 à 249 salariés et aucun ne dépasse les 250. 
Sur l’ensemble de l’Arc jurassien, une entreprise horlogère emploie, en moyenne, une cinquantaine de personnes. Mais en raison de leurs places respectives dans l’écosystème productif, celles implantées du côté suisse, ont 58 salariés en moyenne, et sont de plus grande taille que celles du côté français ( 28 salariés ).

La moitié des établissements ont moins de 10 emplois
95 % des établissements sont localisés du côté suisse

Un nombre d’établissements en baisse de part et d’autre mais des emplois en hausse côté Suisse

Entre 2011 et 2017, le nombre d’emplois dans l’industrie horlogère augmente dans l’Arc jurassien, mais moins vite que l’emploi total, + 2,8 % contre + 6,9 %. La part des emplois horlogers dans l’emploi industriel progresse quant à elle de 1,6 point de pourcentage. L’industrie horlogère voit ses effectifs baisser dans la partie française alors qu’elle se renforce côté suisse.
L’emploi horloger se redistribue territorialement. En effet, les effectifs sont en retrait dans le territoire du « Parcs du Doubs et Agglomération urbaine du Doubs », traditionnellement horloger, avec une baisse de - 6,2 % en six ans, au profit des autres territoires, notamment celui du « Nord Franche - Comté - Canton du Jura » dont les effectifs augmentent de près de 20 % sur la même période.
Toujours de 2011 à 2017, le nombre d’emplois de l’industrie horlogère progresse de 3,5 % dans le versant suisse de l’Arc jurassien. Cette performance contraste avec les évolutions de l’industrie ( hors horlogerie ), dont les effectifs baissent de 5,4 % sur la même période. Entre les cantons suisses, Neuchâtel fait exception avec un recul des emplois dans l’industrie horlogère de - 5,3 % ; dans le même temps, le canton du Jura réalise une forte hausse des effectifs de + 16 %.
Dans l’Arc jurassien français, à l’instar des autres industries ( automobile, du textile-habillement... ), l’horlogerie a perdu en importance ces dernières années. Elle a été durement touchée par les crises économiques qui ont conduit à de fortes réductions d’effectifs, voire à des disparitions d’activité. Ainsi, entre 2011 et 2017, les emplois de l’industrie horlogère baissent de 18 %. Le Doubs reste le seul département accueillant encore des unités de production dans ce secteur d’activité.
Si l’emploi horloger augmente ces dernières années dans l’ensemble de l’Arc jurassien, le nombre d’établissements baisse de part et d’autre de la frontière. En effet, entre 2011 et 2017, le nombre d’établissements horlogers de l’Arc jurassien baisse de 10,4 % ( soit 70 établissements de moins ). Il décroît de 18 % dans la partie française alors qu’il ne se replie que de 10 % dans l’Arc jurassien suisse. Durant cette période, c’est essentiellement le nombre de petites structures qui recule : -16 % pour celles ayant moins de 10 salariés et - 7 % pour les établissements comptant entre 10 et 50 emplois. Dans le même temps, le nombre de grandes entreprises de 250 emplois et plus, exclusivement dans la partie suisse, progresse de 18 % et génère par la même occasion une augmentation des effectifs.

Forte augmentation de l’emploi horlogers dans le Nord Franche-Comté - Canton du Jura

L’industrie horlogère de l’Arc jurassien suisse a exporté pour plus de 9 milliards en 2019

En 2019, les entreprises horlogères de l’Arc jurassien suisse ont exporté pour 9,3 milliards de francs suisses de marchandises, soit 43 % de l’ensemble des exportations helvétiques. La France représente le pays de destination de 5 %, soit 463,4 millions de de francs de ces exportations. Les destinations principales des produits de l’horlogerie restent l’Asie et le Moyen Orient, qui représentent 58 % des exportations de l’horlogerie en valeur. Les exportations vers le continent européen comptent pour 27 % des valeurs exportées et l’Amérique pour 13 %. 
Le secteur de l’horlogerie de l’Arc jurassien suisse est fortement exposé au contexte conjoncturel mondial. En 2019, il enregistre une baisse de 3,5 %, subissant les effets du niveau élevé du franc suisse, la paralysie de Hong Kong et le début de l’épidémie de la Covid - 19 en Chine. En 2020, l’industrie horlogère traverse une crise sans précédent du fait de la pandémie mondiale et des mesures de restriction. Le marché s’est arrêté pendant de longues semaines et la majorité des flux ont été interrompus. Après dix mois, l’horlogerie a vu ses exportations diminuer d’un quart au niveau national, laissant présager des conséquences qui pourraient affecter durablement la branche.

Recours massif à l’activité partielle en 2020 pour l’industrie horlogère de l’Arc jurassien suisse

Par ailleurs, le recours aux réductions de l’horaire de travail ( RHT ) par les entreprises horlogères de l’Arc jurassien suisse est considérable : un tiers des établissements, soit 200 établissements ont bénéficié de cette mesure au premier semestre 2020. Le nombre de travailleurs du secteur de l’horlogerie touchés par le chômage partiel se monte à 12 800 salariés à la même date, selon les chiffres du Secrétariat d’État à l’économie. Cela représente près de la moitié des effectifs du secteur. Les cantons du Jura et de Neuchâtel sont durement touchés par cette baisse d’activité, avec respectivement 58 % et 51 % de leurs emplois dans l’horlogerie qui sont concernés par les RHT à cette même date. 

Les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art inscrits à l’UNESCO

L’UNESCO a décidé d’inscrire le 16 décembre 2020 les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette inscription met en valeur une tradition vivante emblématique de l’Arc jurassien franco-suisse. La candidature, portée par la Suisse en collaboration avec la France, a été préparée avec un groupe de pilotage binational regroupant des artisans, des formateurs et des représentants de musées qui ont proposé plusieurs mesures de sauvegarde dans les domaines de la documentation, de la formation et de la transmission ainsi que de la sensibilisation et de la valorisation.
Les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art comprennent l’artisanat horloger situé le long de l’Arc jurassien de Genève à Schaffhouse, de Bienne à Besançon, mais aussi la fabrication d’automates et de boîtes à musique, caractéristique de la région de Sainte-Croix. 

Un contour plus large des activités horlogères

Au-delà des activités industrielles de l’horlogerie qui couvrent la fabrication de montres, horloges et mouvements d’horlogerie et de leurs éléments, d’autres activités de services sont donc étroitement liées au secteur de l’horlogerie. Ces activités sont le commerce de gros d’articles d’horlogerie et de bijouterie, le commerce de détail d’articles d’horlogerie et de bijouterie en magasin spécialisé et la réparation d’articles d’horlogerie et de bijouterie.
Dans l’Arc jurassien, ces activités de services emploient 2 542 personnes dans 418 établissements en 2017. Le versant suisse rassemble 77 % de ces emplois, particulièrement dans le commerce de gros d’articles d’horlogerie. Dans l’Arc jurassien français, on dénombre presque autant d’emplois dans le commerce de détails d’articles d’horlogerie que dans les services de réparations d’articles d’horlogerie.
En tenant compte de ce contour plus large des activités horlogères, le poids de l’horlogerie est encore plus important dans l’Arc jurassien. Cette importance est encore plus grande si l’on tient compte des sous-traitants, en particulier sur la partie française, et des imbrications avec de nombreuses industries manufacturières ( industrie métallurgique et mécanique, microtechniques notamment ) qui travaillent indirectement pour l’horlogerie, mais ne sont pas comptabilisées ici.

Un poids considérable dans l’Arc jurassien suisse

Une large gamme de formations autour des métiers de l’horlogerie dans l’Arc jurassien

Le succès de l’horlogerie dans l’Arc jurassien repose sur son histoire, ses savoir - faire traditionnels, ses métiers artisanaux, sa culture et sa formation. De nombreux musées et lieux historiques répartis sur l’ensemble du territoire témoignent de la place singulière que l’horlogerie a toujours tenue dans le développement économique et social de l’Arc jurassien. Au - delà de la mémoire historique, ces lieux jouent un rôle dans la recherche scientifique, en histoire des sciences notamment, dans la conservation et la valorisation du patrimoine horloger grâce à la restauration, des animations et des conférences. 
Ce patrimoine historique matériel et immatériel est mis en valeur à travers notamment « la route de la mesure du temps », réunion de cinq des principaux musées de l’Arc jurassien consacrés à l’art horloger. Le musée du temps à Besançon, le musée de l’horlogerie à Morteau, et le musée de la montre à Villers-le-Lac, pour la partie française et les villes suisses de La Chaux-de-Fonds et du Locle avec notamment le Musée international d’horlogerie ( MIH ) qui est considéré comme le musée d’horlogerie le plus important au monde et attirant de nombreux visiteurs. 
Au niveau des savoir-faire spécifiques issus de la tradition horlogère bisontine, l’Observatoire de Besançon, situé à l’extrémité terminale de la chaîne de production de l’horlogerie de luxe, est encore de nos jours avec son poinçon « vipère » l’un des trois seuls organismes au monde habilité à contrôler la précision des montres.
L’Arc jurassien forme chaque année de nombreux futurs professionnels de l’horlogerie, grâce à une offre développée de formation aux métiers horlogers. En effet, en France, une partie non négligeable des admis au Certificat d’aptitude professionnel ( CAP ) horloger le font dans une des structures de l’Arc jurassien français, ce qui fait de ce territoire une référence en matière de formation horlogère. Par ailleurs, le lycée Edgar Faure à Morteau, situé au cœur du pays horloger, est l’un des trois seuls établissements en France à délivrer le diplôme national des métiers d’art et du design ( DNMADE ) en horlogerie, diplôme de niveau VI. Cette offre est complétée par des formations complémentaires professionnelles ( Design ) et supérieures ( microtechniques, ENSMM ) à Besançon et dans des instituts privés. 
Dans l’Arc jurassien suisse, l’industrie horlogère peut également compter sur un réseau de formations horlogères basé sur un équilibre entre différents parcours : apprentissage en école ou en entreprise, filières académiques et formations supérieures en ingénierie horlogère. C’est le cas par exemple au Locle, où le campus horloger du Centre interrégional de formation des Montagnes neuchâteloises ( Cifom ) réunit tous les degrés, depuis les formations de base jusqu’aux formations supérieures en ingénierie.

Une large gamme de formations horlogères

Sources

Définition de l’horlogerie selon la nomenclature d’activités économiques de 2008, en France et en Suisse

Industrie Horlogères

Comprend la fabrication de montres, horloges et mouvements d’horlogerie et de leurs éléments. Elle regroupe les activités détaillées suivantes :

Fabrication et assemblage de montres:
La fabrication et l’assemblage de montres, de montres bracelets, de montres de poche et d’autres montres avec ou sans mesure des temps courts, de montres de tableau de bord, de réveils et pendulettes à mouvements de montres, le finissage, le remontage et le terminage de montres.

Fabrication et assemblage de grosse horlogerie:
La fabrication et l’assemblage d’horloges mères, de réveils, de pendules et d’horloges similaires, à mouvements autres que ceux des montres ; la fabrication d’appareils de contrôle du temps et de compteurs du temps comme les horloges de pointage, les horodateurs, les parcmètres, etc.

Fabrication et assemblage de mouvements:
L’ébauche de mouvements de montres ou d’horloges, la fabrication et l’assemblage de mouvements d’horlogerie complets.

Fabrication de l’habillage:
La fabrication d’aiguilles, de boîtes, de cages, de cabinets, de cadrans, de lunettes, de barrettes, etc.

Fabrication d’autres fournitures d’horlogerie:
La fabrication de l’ensemble des éléments qui entrent dans la composition du mouvement non assemblé comme les platines, les pierres spéciales, les ressorts, les spiraux, les balanciers et les pièces détachées.


Activités tertiaires 

Commerce de gros d’articles d’horlogerie et de bijouterie:
Le commerce de gros de montres, d’horloges ainsi que de leurs pièces.
Le commerce de gros de bijoux, de perles, de pierres précieuses, etc.

Commerce de détail d’articles d’horlogerie et de bijouterie en magasin spécialisé :
Le commerce de détail de montres, d’horloges, de bijoux et d’orfèvreries.

Réparation d’articles d’horlogerie et de bijouterie :
Services de réparation d’articles d’horlogerie et de bijouterie. 
Services de réparation d’articles d’horlogerie. 
 


Noreddine Hmamda, Service de statistique, Neuchâtel
Jérôme Mathias et Yohann René, Insee Bourgogne-Franche-Comté

Feuilleter 20201812_Fiche _Horlogerie_OSTAJ_NHM_0.pdf en ligne