Des trajectoires divergentes de part et d'autre de la frontière - Édition 2016

avril 2016

Cadre de réalisation du rapport de clôture : programmes de coopération territoriale européenne visent à développer la coopération transfrontalière, interrégionale et transnationale aux frontières internes et externes de l'Union européenne. Le programme Interreg IV A France-Suisse a été mis en oeuvre pour la période 2007-2013 sous la responsabilité, côté français, de l'ancienne Région Franche-Comté, autorité de gestion avant la réforme territoriale du 01/01/2016, et, côté Suisse, des Coordinations régionales Arc jurassien et Bassin lémanique. Ces dernières assurent le financement suisse tandis que le Fonds Européen de Développement Régional se charge du versant français.

Synthèse

Au cours de l'année 2015, l'économie Française est dans une phase de reprise, avec un accroissement du produit intérieur brut de + 1,3 % sur un an. La croissance est portée par les dépenses de consommation des ménages et celles des administrations publiques. En Suisse, la suppression en début d'année 2015 du cours plancher de 1,20 franc suisse pour 1 euro a fragilisé la croissance, notamment en ralentissant les exportations. Le produit intérieur brut a augmenté de 0,9 %, après + 1,9 % en 2014, principalement soutenu par la consommation des ménages.

Dans le territoire transfrontalier du périmètre Interreg IV A franco-suisse, qui frôle les 5 400 000 habitants, la population a augmenté entre 2007 et 2015, notamment autour du Bassin Lémanique. Côté suisse du lac, la croissance démographique est largement portée par l'excédent migratoire tandis que côté français l'excédent naturel joue aussi. À l'inverse, les départements du Jura et du Territoire de Belfort gagnent peu d'habitants.

Avec l'amélioration récente de la situation économique française, l'emploi salarié marchand a amorcé une légère reprise en 2015 dans les départements. Cette embellie concerne le tertiaire et l'intérim, qui permet d'adapter les effectifs aux besoins de capacité productive. Mais aucun département n'a retrouvé son niveau d'emploi d'avant la crise. Malgré cette éclaircie, le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité a augmenté dans les départements français en 2015, sauf dans le Doubs et le Territoire de Belfort, qui ont aussi enregistré un léger repli de leur taux de chômage. Mais ces taux de chômage demeurent depuis trois ans à des niveaux élevés, nettement plus hauts que ceux d'avant crise. Les nombres de seniors et de femmes à la recherche d'un travail et de chômeurs de longue durée se sont particulièrement accrus.

En Suisse, l'effet du franc fort sur l'export s'est répercuté sur l'économie industrielle. Dans les cantons de Neuchâtel et de Vaud, l'emploi du secteur secondaire a diminué en 2015, tandis que les effectifs du tertiaire ont stagné. Ces deux cantons rompent avec les tendances haussières des années 2010 à 2014. En comparaison, l'emploi du canton de Genève se porte mieux, avec un emploi secondaire qui parvient à se maintenir et un tertiaire en constante progression. Fin 2015, les cantons suisses employaient 135 000 travailleurs frontaliers, 7 000 de plus que fin 2014. Sur un an, le nombre de frontaliers a augmenté partout mais surtout dans les cantons de Genève, de Vaud et du Valais. Il est resté stable dans les services tandis qu'il a grossi dans les autres secteurs. Le travail frontalier continue de se développer mais moins rapidement ses dernières années. Du côté du chômage , les cantons suisses ont dénombré en 2015 davantage de chômeurs inscrits qu'en 2014, notamment ceux de Berne et du Jura. Le taux de chômage a augmenté dans la plupart des cantons, excepté ceux de Vaud et du Valais. Les taux de chômage suisses tendent à s'accroître régulièrement depuis quelques années, néanmoins ils restent bien inférieurs aux taux français.

Feuilleter Interreg_IV_rapport_2016_01.pdf en ligne