Le marché du travail dans l’Arc jurassien - Édition 2006

avril 2006

En 2000, l’Arc jurassien compte 1 064 000 actifs et 952 000 emplois. L’Arc jurassien suisse regroupe un peu plus de la moitié des actifs et des emplois de l’espace franco-suisse contre 47% des actifs et 45% des emplois côté français. Dans un contexte économique similaire, la population active et l’emploi de Arc jurassien suisse et de la Franche-Comté affichent de fortes ressemblances.
De part et d’autre de la frontière, en dix ans, la croissance de la population active s’est accompagnée d’une forte féminisation. En 2000, la population active de l’Arc jurassien est composée de 55% d’hommes et 45% de femmes (59% et 41% en 1990).
Depuis la fin des années 70, l’emploi agricole et l’emploi industriel baissent tendanciellement et font place à une présence plus marquée du secteur tertiaire. Cette évolution se traduit notamment par une croissance de l’emploi féminin et du temps partiel. Malgré la progression de l’emploi tertiaire, l’industrie reste importante dans l’Arc jurassien (24% de l’emploi).
Les économies des deux zones sont soumises aux mêmes cycles conjoncturels qui sont quasiment en phase ; l’emploi s’y ajuste rapidement, à la hausse comme à la baisse. Depuis le début des années 2000, le chômage est en forte progression dans l’Arc jurassien. Entre 2000 et 2005, période de conjoncture économique peu favorable, le nombre de chômeurs a progressé de 22 400 (+52%). Malgré ces similitudes, le marché du travail franc-comtois présente des différences avec celui de l’Arc jurassien suisse.

Le taux d’activité dans l’Arc jurassien suisse est plus élevé qu’en Franche-Comté. Cette situation existe aux deux extrémités de la période d’activité. Avant 25 ans, l’apprentissage est très développé côté suisse. Après 55 ans, les Suisses restent plus longtemps dans la vie active que les Français. Cette différence provient à la fois de différences nationales liées à l’âge légal de départ en retraite (60 ans en France, 65 ans en Suisse) et de l’effet de politiques d’emplois, notamment des départs en préretraite, qui ont accompagné, dans les années 90, les restructurations industrielles en France.
L’évolution de l’emploi total, dans l’Arc jurassien dans les années 90, résulte d’ une progression des effectifs en Franche- Comté et d’un recul dans l’Arc jurassien suisse. La hausse de l’emploi féminin a été plus vive en France qu’en Suisse ; l’emploi masculin est resté stable en Franche- Comté mais a fortement reculé en Suisse.
Entre 2000 et 2005, le nombre de chômeurs a progressé plus fortement dans l’Arc jurassien suisse qu’en Franche- Comté (respectivement +85% et +36%). Le chômage des jeunes (moins de 25 ans) y est plus marqué que côté français malgré un recours élevé à l’apprentissage qui pourrait leur permettre un accès plus facile au marché du travail.
L’Arc jurassien suisse est un marché du travail attractif, en témoignent le nombre d’actifs étrangers et les flux de travailleurs frontaliers. Chaque territoire a connu d’importantes arrivées d’étrangers au cours du 20e siècle parmi lesquels de nombreux actifs. En 2000, les étrangers représentent 5% des actifs comtois et 26% de ceux résidant dans l’Arc jurassien suisse. Entre 1998 et 2005, le nombre de frontaliers travaillant dans l’Arc jurassien suisse, quel que soit leur lieu de résidence en France, est passé de 14 900 à 23 100 (+55%). Une grande proportion d’entre eux habitent en Franche- Comté, sans qu’on en connaisse le chiffre exact. Traditionnellement occupés dans le secteur secondaire, ils sont de plus en plus présents dans le tertiaire, où leur nombre a doublé en sept ans ; en 2005, ce secteur accueille 49% des frontaliers (38% en 1998) contre 44% pour l’industrie (52% en 1998)

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